Si
vous connaissez pas encore votre histoire
Ce
que je sais de la vie ? Boh, deux trois trucs pas très utiles. Vous
voulez une histoire ? Désolé, faudra vous contenter de la mienne.
En
vrai, je crois que je n’aurais jamais eu le courage d’écrire
quoique ce soit sans l’aide qu’on m’a apporté.
Vous
savez, vous commencez souvent à réfléchir quand la vie vous aide
un peu, comme en vous enfermant dans une salle moche avec quelques
abrutis du même âge que vous et un vieux qui croit vous connaître
et connaître le monde mieux que personne. On se met souvent à
penser des trucs idiots, comme se demander le pourquoi de
l’existence, ce genre de conneries dont on croit qu’on va trouver
LA solution parce-qu’on a rien d’autre à foutre. Généralement
quand on commence à réfléchir comme ça, c’est qu’il fait un
temps vraiment bien pourri dehors, sinon on se contente de regarder
les oiseaux voler ou les nuages passer. Moi c’est mon quotidien,
attendre sans espoir que la journée s‘achève en espérant que le
lendemain sera moins difficile à vivre. Mais qu’est-ce que je
connais de la vie moi ? Depuis que je dis « papa » et « maman »
on m’enferme dans des boîtes et on me bourre la cervelle de choses
tellement débiles que tu demandes comment tu parviens encore à te
souvenir de ton nom. Ah oui, le nom. Y en a des tas des noms, mais
les gens utilisent toujours les mêmes, comme si en inventer un était
chose impossible. Alors on se retrouve avec trois Marie dans la
classe, deux Axel et quatre Arnaud. Comment voulez-vous développer
un semblant de personnalité quand on passe son temps à vous
confondre avec un autre ? Non croyez-moi, si je pouvais me tirer de
là, y a longtemps que je l’aurais fait.
Et
encore si ça s’arrêtait là,, mais non. Ça me fait bien marrer
quand les adultes se disent « matures » alors qu’ils sont les
premiers à faire les gamins. Ça vous fait la morale comme s’ils
étaient sans défaut, alors qu’ils sont sans doute deux fois pire.
La merde c’est pas les gosses qui la créent, mais ceux qui les
engendrent et qui ont pas les couilles de les assumer. Vous voulez un
monde pourri ? Pas d’inquiétude vous êtes autant dans le mien que
moi. J’en ai des tas, des exemples que la vie est une grosse merde,
tellement liquide qu’elle a déjà bousillée les trois quarts de
la planète. Ça fait de la pub pour l’écologie sur du papier
glacé, en vous traitant d’ignare et de sans cœur. En attendant
c’est pas moi qui me trimbale avec grosse voiture de luxe avec
chauffeur, et je crois pas que le luxe se soucie tellement de
l’écologie. Non moi j’ai une putain de bicyclette des années 60
et je mets mes courses sur le dos. Ah ouais elle est belle
l’égalité... je crois que le gouvernement devrait consulter un
dico.
Non
parce que j’ai même pas encore parlé de la politique. Un beau sac
à merde là aussi. Que des fumiers et pas de la première fraîcheur
je vous le garanti. Ah vous pouvez y aller, pour se descendre ils
sont tous au front, mais pour aider la population en réduisant leur
salaire là bizarrement y a plus personne. Ça vous fait de belles
promesses, ah oui des tas, mais on les revoit jamais sur du papier
officiel. Ils prônent tous pour la justice, belle idée hein, mais
quand on se trimbale une quincaillerie au cul faudrait peut-être se
mettre à jour.
Bah
vous me direz, qui s’en soucie aujourd’hui ? On est tous occupé
ailleurs. Ah ça oui on est partout dans le monde pour régler les
problèmes ! Partout, sauf chez nous. On peut pas être partout en
même temps vous me direz, je suis d’accord. Sauf qu’on réussit
l’exploit de se fourrer dans les affaires de tout le monde, sauf
des notre. Et on se demande pourquoi la jeunesse fout le camp. Y a
pas de mot pour décrire ce que je ressens. A votre avis pourquoi
nous, « l’avenir », on fout le camp ? Bah parce que de l’avenir
on en voit pas trop en fait. Vous me direz passer déjà toute son
enfance plus son adolescence dans des classes puantes c’est déjà
pas tellement la joie, mais se dire qu’on se tape des années de
torture pour finir à pôle emploi c’est plus du foutage de gueule,
c’est du masochisme. Alors oui j’avoue des fois on a des rêves
d’évasions à durée indéterminée.
J’en
connais des gens, beaucoup trop pour être honnête, et y en a jamais
un qui est d’accord avec l’autre. Vous m’étonnez que ce soit
la merde. Aujourd’hui, je fais un schéma simple, on vit dans une
société individualiste. En gros on pense qu’à son cul. Sauf que
la société c’est parti d’une idée collective les gars, voilà
pourquoi on coule. Mais je pense qu’il faudra du temps, peut-être
même une éternité pour que le monde entier pense collectif. Je
vais vous dire je pense même que l’humanité crèvera avant. Alors
moi j’espère plus grand-chose de la vie en société, voilà
pourquoi je veux lever le cul de ma chaise et me tirer pour de bon.
Pour
l’histoire boh y a pas grand-chose à savoir. Retenez qu’on est
une belle bande de casse-couilles qui passons notre temps à jouer à
la gue-guerre. J’en ai ras le bol de mon espèce, même les plus
savants d’entre nous n’ont jamais réussi à comprendre l’Homme.
Je crois qu’on est con, et à ce jour je ne connais rien de plus
infini. On devrait être flatté ; avoir une part d’infini en nous,
même si ça ressemble plus à une espèce de trou noir ou de gouffre
sans fond qu’autre chose.
Quand
je regarde avec impuissance le temps qui passe au travers cette
fenêtre, je me demande à quoi ça sert d’avoir une jeunesse quand
on peut rien faire d’autre que d’attendre d’être vieux pour
avoir une permission qui ne sert plus à rien. Vous avez déjà
analysé une vie humaine lambda ? Petit on vous étouffe de
protection parce que vous trop frêle, enfant on vous enferme dans un
établissement pour qu’on vous formate. Vous en ressortez quinze
ans plus tard et on vous pousse soit aux études soit au travail. Et
vous faites ça, travailler, jusqu’à un point sans but appelé "la
retraite". Quand vous l’atteignez enfin (ce qui ne sera sans
doute bientôt plus le cas), on vous enferme dans un établissement
sans vie, rempli de gens bizarres. On vous fait passer une batterie
de tests jusqu’à trouver LA maladie qui vous pourrira vos dernière
années d’existence. Et on se demande pourquoi y en a qui préfère
le suicide ? Laissez-moi rire, qui veut d’une vie pareille ? Quand
on vous donne enfin du temps c’est juste pour réaliser que vous
êtes trop vieux pour faire ce à quoi vous aspiriez étant jeune,
mais dont on vous a privé pour vous pousser aux travaux forcés.
Et
ça se dit libre ! Alors que si on travaille pas on est regardé
comme de la mauvaise herbe, un déchet toxique. On vous traite de
tous les noms parce que quand vous dites que vous êtes chômeur vous
êtes des ingrats. Il y en a qui le font par choix et qui ne devrait
pas traîner dans les rues en attendant de dépendre des autres. Mais
certains n’en n’ont pas le choix, et se battent comme ils
peuvent. Libre ? Où voyez-vous donc la liberté ? La société n’est
qu’une grosse entreprise où l’on formate les gens dès leur
naissance, sans leur donner le choix. Le choix EST la liberté, et
pourtant la société en retire un énorme, celui d’être qui on
veut.
Personne
ne devrait être obligé de travailler pour vivre, la vie est un
droit inné.
Mais
bon, qu’est-ce que j’en sais moi de la vie et du reste après
tout, je fais parti de cette génération si mal éduquée, on se
demande à qui la faute. Nous qui montons lentement, on nous crache
dessus en disant qu’on ne fait aucun effort et qu’on salit la
société. En attendant ce n’est pas nous qui tuons le monde à
petit feu. Ce n’est pas nous qui laissons la planète en état de
décomposition et nous ne sommes pas responsable de notre propre
éducation. Apprendre des choses idiotes à l’école et apprendre
les valeurs fondamentales de la vie ne sont pas la même chose.
Vous
voyez, on réfléchit trop à rester le cul collé sur une chaise,
dans une classe moche et puante avec des imbéciles. On aurait envie
de faire une révolution à force, mais ça ne changerait pas
grand-chose. Je crois que l’être humain est inchangeable,
qu’importe les leçons de la vie. Mieux vaut oublier, ne pas
savoir, devenir simplement con et connaître les dates d’histoire
par cœur.
L’histoire
bien que ce soit une matière intéressante, ne sert à rien. C’est
bien beau de savoir le pourquoi du comment, les belles dates à
quatre ou cinq chiffres. Mais ça ne change strictement rien. A quoi
cela sert-il de connaître les guerres mondiales ? Officiellement
pour se rappeler de ces atroces événements et ne plus répéter le
mêmes erreurs. J’aime bien leur humour aux historiens. Combien de
guerres y a-t-il eu depuis ? Combien de morts et de bâtiments
détruits ? Ah pour sûr c’était pas mondial, pas encore, mais
c’était la guerre quand même. A quoi ça sert d’apprendre les
faits de la guerre pour les empêcher alors qu’on vit dedans ?
L’Histoire c’est du baratin, c’est pour se faire mousser
d’avoir découvert l’écriture, mais ça sert à rien de le
savoir. On sait écrire, c’est une preuve évidente. En bref, voilà
un simple exemple. De même que si vous êtes pour une raison
quelconque coincé sur une île déserte avec des cannibales, vous
vous en sortirez pas en leur racontant l’histoire de Christophe
Colomb.
Au
lieu de sortir et jouer, de se faire mal et d’apprendre la vie on
reste assis et on attend que les minutes défilent sans se rendre
compte que notre vie passe. On perd de la vie, mais paraît que c’est
pas très grave.
Bah
quoi, c’est pas vrai ? On est pourtant plus de 7 milliards sur
terre, 7 MILLIARDS ! Et encore c’est pas fini. Alors c’est pas
très grave si on perd de la vie, y en aura d’autres. C’est
triste. Vraiment je me sens triste. On répète encore et encore,
toujours les mêmes erreurs, mais c’est pas grave on a quoi, allez,
l’éternité pour se rattraper. Sauf si notre planète crève
avant, ce qui sera sûrement le cas.
Je
me demande pourquoi les gens en général ne peuvent pas se rendre
compte du temps qu’ils perdent. On a qu’une vie bordel pourquoi
on la gâche ? On mourra tous de toute façon alors perso je compte
pas rester sans rien faire à regarder le temps vivre à ma place. Je
suis égoïste, tant pis pour ceux que ça dérange. Je n’ai pas
envie de mourir avec des tonnes de regrets parce-que quelque chose
nommé la société aura bousillé ma vie. Je suis en bonne santé,
j’ai du temps et l’argent n’existe pas. Je peux aller où bon
me semble, rien ne me retient. Nous, Hommes, sommes comme les
animaux, comme le vent et l’eau. Nous résidons sur cette terre et
sommes libre de la parcourir.
La
seule limite de l’Homme est lui-même. Bon maintenant excusez-moi,
j’ai cours de maths.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire