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dimanche 15 janvier 2017

Le Monde de Graha, Yse chapitre 10

Le Monde de Graha



Volume 1


« Quand vous marchez le monde semble parfois parsemé d'embûches et d'obstacles insurmontables, pourtant si vous faites attention où vous mettez les pieds vous verrez que la terre est remplie de mille et une merveilles. »


- Du Livre « Les Contes pour tous »
de Röndol Rubert



Chapitre 10 : Les routes forgent les amitiés



- Oh allez Barrold arrêtez de faire la tête !

- Avance.

- Je ne suis pas allée loin et vous voyez bien je suis complètement entière.

- Tu es partie toute une nuit dans une forêt que tu ne connais pas remplie de potentiels dangers et tu veux que je le prennes bien ?!

- Mais Barrold…

- Tais-toi et avance.

Ce n'est pas la première fois que Barrold faisait la tête et boudait dans son coin, mais cette fois-là il avait de bonnes raisons de lui crier après. Quand il s'était réveillé, le libraire avait remarqué que la place où la jeune fille était supposée dormir était froide. La panique s'était alors emparé de lui et il avait commencé à chercher aux alentours du camps, sans succès. Résigné il avait attendu que le soleil est dépassé le haut de la colline qu'elle revienne en priant pour qu'il ne lui soit rien arrivé, puis il avait vu revenir. D'abord le jeune homme souffla de soulagement mais quand elle fut assez proche de lui il prit une mine renfrognée et énervée. Depuis il ronchonnait comme à son habitude, mais Yse ne pouvait pas lui en vouloir. Pour la punir il l'avait privé de petit déjeuner et la jeune étudiante avait du mal à cacher les grognements sévères de son estomac.


- Barrold vous allez m'en vouloir encore combien de temps ? vous voyez bien que ça ne change rien !

- …

- Barrold arrêtez de faire l'enfant !

- Si tu étais partie cinq petites minutes j'aurais compris mais tu es partie pendant quasiment trois heures ! tu es revenue sans explication et la seule chose que tu voulais c'était manger !

- J'avais faim ce n'est pas un crime ! Et je vous ai déjà expliqué que j'avais besoin d'aller dans la forêt pour me… soulager, et après je n'avais plus sommeil, j'ai donc fait un tour. C'est si mal que ça de vouloir visiter ?

- Dans ce cas pourquoi tu ne m'as pas réveillé pour que je t'accompagne ?

- Vous pensez vraiment ce que vous dites ? Si je vous avais réveillé pour une chose aussi futile non seulement vous m'auriez privé de déjeuner mais en plus vous m'auriez obligé à marcher deux fois plus ! Alors non merci.


Et toc. Le libraire ne savait pas quoi dire, la conversation tournait en rond depuis le début de la matinée. Il savait qu'elle ne lui disait pas tout il n'était pas débile au point de croire une histoire aussi bancale. Cependant quelque chose lui soufflait qu'elle n'avait pas fait de mauvaises rencontres et cela était sincèrement tout ce qu'il souhaitait. Ils s'arrêtèrent bientôt pour souffler et le jeune homme laissa enfin Yse se nourrir, la jeune étrangère avait du mal avec l'exercice physique et si elle ne mangeait pas il devrait finir par la porter sur le dos.


Il leur faudrait près de quatre jours et demi de marche rapide avant d'arriver à la fameuse capitale du royaume mais la forêt était épaisse et Yse avait beaucoup de mal à suivre le rythme du libraire. Ils s'arrêtaient quelques minutes toutes les heures pour boire et s'asseoir mais repartaient quasiment aussi vite.

- Barrold, tu ne penses pas qu'on irait plus vite à cheval ou avec un moyen de transport autre que nos jambes ?; demanda la jeune fille haletante.

- Dis-moi, est-ce que tu vois la moindre ferme ou la moindre maison aux alentours ?

- Non…

- Alors tu comprends pourquoi nous ne pouvons aller plus vite pour le moment, d'où l'intérêt de ne pas tarder sur la route ; répondit Barrold d'un ton platonique ; de plus pour le moment nous n'avons pas vraiment de quoi acheter une monture, quand nous serons à Kiore tout ira mieux… mais pour le moment je suis navré tu vas devoir continuer à utiliser tes deux jambes.


Pour toute réponse la jeune fille poussa un long soupir.


Le reste de la journée se passa dans le silence, tout comme la précédente. Alors que le soleil commençait à décliner Barrold dit :


- A partir de demain nous suivrons le cour d'eau, nous le remonterons jusqu'à un embranchement qui nous mènera directement aux portes de Kiore. Si tout va bien, nous devrions parvenir à cette embranchement dans quatre ou cinq jours.


Yse aida le jeune homme à installer le camp à l'orée de la forêt et fit un feu de camps avec des branches ramassées non loin. Ils leur avait fallu deux jours de marche presque non-stop pour arriver au bout de cette interminable forêt, et le voyage était loin d'être terminé. Barrold mit à cuire la viande séchée de Kibourchis qu'il avait acheté à Vama. Les deux compagnons mangèrent en silence, après quoi Yse s'installa dans la peau de bête qui lui servait de sac de couchage étrangement chaude et moelleuse. De son côté le jeune libraire déplia un grand parchemin et se mit à gribouiller des choses avec un stylo noir complètement hors contexte, Yse ne put s'empêcher de sourire.


- Vous avez même pensé à prendre un stylo, dit-elle d'un ton légèrement moqueur.

- Un stylo c'est toujours utile peu importe où l'on va, répondit ce dernier d'une voix sérieuse sans détourner son attention du parchemin.

- Que faites-vous ? , murmura la jeune fille curieuse.

- Viens voir par toi-même, dit Barrold en tapant le sol à côté de lui.

La jeune étudiante puisa dans les quelques forces qui lui restaient pour se remettre sur pieds et alla s'asseoir à côté du jeune homme. Le feu éclairait partiellement l'endroit et dégageait une étrange atmosphère d'intimité assez plaisante. Il ne faisait pas froid.


- Regarde… nous sommes là et nous devons aller jusque là, expliqua Barrold en montrant du doigt des points tracés au stylo, faisant glisser son doigt de l'un à l'autre.

- Elle est immense cette carte !

- Il faut bien si on veut avoir une idée assez précise d'où nous nous trouvons.

- Combien de cartes avez-vous exactement dans vos bagages ?

- Assez pour ne pas se perdre, répondit-il simplement ; mais tu sais les cartes sont des choses vraiment rares ici, et celle-ci c'est une reproduction que j'ai faite moi-même en m'inspirant d'une plus petite.

- Wow ! Je suis impressionnée, je n'aurais pas cru que vous étiez si doué en dessin, on dirait vraiment une carte de professionnel !



Barrold ne répondit pas. Au bout d'un petit moment le silence d'habitude si naturel paraissait plutôt pesant.


- Au fait j'y pense… ; commença le libraire.

- Oui ?

- Je pense que tu peux arrêter de me vouvoyez, tu sais je ne suis pas si vieux que ça et comme on risque de se côtoyer un moment je… je pense que se sera plus simple de me tutoyer.


La gêne se faisait sentir, sans vraiment savoir pourquoi.


- Oh… ; fit la jeune fille ; bien d'accord… mais au fait quel âge avez-vous, je veux dire quel âge avez-vous VRAIMENT ?


Le rouge monta légèrement aux joues du jeune homme, Yse ne savait pas si elle avait bien fait de poser la question ou si elle aurait dû se taire mais de toute manière il était trop tard pour reculer, alors autant y aller franchement.


- Eh bien.. hm !; fit Barrold en se raclant la gorge, il passa la main dans ses cheveux bruns déjà ébouriffés ; je pense que je dois avoir aux alentours de vingt-trois ans…

- Comment ça vous… tu penses ?

- Eh bien ça fait tellement longtemps que je suis dans la peau d'un vieillard que je finis par ne plus vraiment savoir quel âge j'ai réellement.

- Oh… et je suppose que tu n'as pas l'intention de m'expliquer pourquoi tu te « transformes » en vieillard chez moi.


Le jeune homme regarda Yse pendant quelques secondes la mine indéchiffrable avant de d'esquisser un sourire malicieux et de tourner son regard vers le feu de camps.

- En effet.

Bizarrement Yse n'en fut pas étonnée mais juste un peu vexée.

- Aah ; soupira cette dernière ; quel dommage moi qui avait un grand secret à révéler…. Je repasserai.

- N'essaye pas de piquer ma curiosité jeune fille, dit Barrold en lui faisant une pichenette sur le front, allez va dormir filoute.


C'est sur cette note bonne-enfant que les deux compagnons s'endormirent. Le troisième et le quatrième jours de voyage l'écart de timidité entre les deux voyageurs se rétrécit encore un peu. Quelque chose avait changé entre eux, comme si ils commençaient enfin à se faire un peu confiance l'un l'autre. Même quand Yse se plaignait d'avoir mal aux pieds et que Barrold râlait, il n'y avait plus cette froideur dans leur dialogue et le libraire acceptait même de faire plus de pauses au grand bonheur de la jeune fille. Chaque soir les deux compères regardaient leur parcours sur la grande carte du jeune homme.


- Hmm ; fit soudain Barrold en fronçant les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a ?, demanda Yse inquiète.

- On avance pas assez vite, à ce rythme même dans une semaine nous serons encore sur la route.

- Mais on ne peut pas aller plus vite, enfin je sais que c'est surtout moi qui ne peux pas… ; avoua la jeune fille un peu honteuse.

- Ne t'en fais pas, dit Barrold en posant sa main sur le haut du crâne de l'étudiante avec un petit sourire bienveillant ; nous trouverons bien un moyen.

- Hm ; fit-elle peu convaincue.


Le lendemain ils continuèrent encore de remonter le cour d'eau. Il faisait bon bien que le ciel fut un peu plus nuageux que d'ordinaire. Pendant qu'ils avançaient, Yse s'amusait à regarder les alentours et à se questionner sur le temps qu'il faisait. En début d'après-midi, après avoir pris une courte pause pour déjeuner, les deux amis arrivaient pratiquement à l'embranchement de la rivière.


- Là regarde !; fit soudain Barrold en pointant du doigt l'horizon avec un sourire que découvrait toutes ses dents.


Yse plissa les yeux, mais ne voyait rien de plus que le cour d'eau s'étendant à perte de vue.


- Désolée Barrold mais je ne vois pas ce que tu me montres, je ne vois que la rivière…


- Et bien justement applique-toi et regarde mieux ; continua-t-il ; tout au bout se trouve notre première destination. A partir de là tout devrait aller pour le mieux, on trouvera sans doute des maisons et peut-être même une auberge. On croisera enfin du monde…

- Enfin la civilisation ! ; se moqua gentiment la jeune fille en souriant.

Elle reçut une pichenette.

- Bien, essayons d'avancer encore un peu mais il ne serait pas prudent de voyager de nuit non plus, nous atteindrons l'embranchement demain.


-Bien m'sieur ; dit Yse enthousiaste, le vrai voyage commençait enfin.

Fin du Chapitre 10








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