Bienvenue! Vous êtes à Anahareïn


Rechercher dans ce blog

Avant de partir à l'aventure

Wowowo attends attends! Avant de partir te perdre dans les différents univers, je te donne juste mon petit conseil pour que tu puisses bien te repérer. Commence par faire un tour sur la page d'accueil, ça pourrait t'être utile.

Pour y accéder tu peux cliquer sur l'onglet "Page d'Accueil" là juste en haut à gauche. Voilà c'est tout, bonne lecture!

dimanche 14 août 2016

Le Monde de Graha - Yse chap.5

Le Monde de Graha

 Volume 1


« N'oublie jamais de te réchauffer les pieds, car ils sont la base et c'est par eux que tout commence. » - Citation de Livinos Estehoron




Chapitre 5 : Suivant le chemin

Yse avait les yeux fermés. Sa tête tournait et elle avait du mal à respirer convenablement. Soudain elle sentit un choc et réalisa que sa jambe droite était engourdie. La jeune fille se força à ouvrir un œil ; elle fut éblouie par une intense et chaude lumière en face d'elle. Ce donnant une claque mentale elle s'efforça ouvrir son deuxième œil mais la lumière ne l'aveuglait que davantage. Alors que la jeune fille se concentrait pour parvenir à voir ce qui l'entourait avec tous ses sens en éveils, elle entendit soudain des gazouillements d'oiseaux, suivit du chant des feuilles d'arbres bercées par le vent. Une fois ses yeux habitués à l'éblouissante lumière, Yse observa avec attention l'endroit où elle se trouvait et la surprise fut totale. Allongée sur un sol dur et froid entourée de roches, l'endroit ressemblait très fortement à l'entrée d'une grotte. Yse ne comprenait pas ; l'instant d'avant elle était assise au bureau de la librairie, l'étrange livre cramoisi ouvert, et la voilà qui se réveillait dans une grotte. La jeune fille peina à se mettre debout tant ses membres étaient douloureux et engourdis. Elle fit quelques pas mais ses genoux tremblaient comme des feuilles mortes et elle dû s'accrocher à la paroi de la cavité pour sortir, s'écorchant les mains au passage.

Dehors le soleil brillait de mille feux mais le fond de l'air étaitanormalement froid. L'herbe était d'un vert si vif qu'elle faisait mal au yeux. Yse écarquilla soudain les yeux, réalisant qu'elle se trouvait au beau milieu d'un champ. La jeune fille fut encore plus surprise lorsqu'elle remarqua que cette verdoyante verdure se déroulait sur des kilomètres à la ronde sans qu'il n'y ait trace d'une quelconque habitation. Yse tomba à genoux le visage figée d'une stupeur sans nom et le corps affaissé, comme si un poids immense était tombé sur ses épaules. « Je suis totalement perdue, pensa-t-elle, perdue dans un endroit magnifique et complètement désert. Perdue sans savoir où aller, sans argent, sans eau ni nourriture et aucun moyen de me repérer. ». Les larmes lui montèrent aux yeux sans qu'elle s'en aperçut. Plus que sa situation, c'était une peur nouvelle qui s'immisçait dans son esprit qui l'abattait. Ses yeux étaient devenus bleu vif à cause de ses larmes mais ils brillaien
t également d'un feu ardent. Yse prit une grande inspiration et se leva d'un bond. « N'est-ce pas ce dont j'ai toujours rêvé ?, se dit la jeune fille, un endroit inconnu, une route à trouver ! Peut-être même que je suis passée dans une autre dimension. ». Elle pouffa de rire à cette pensée, « C'est idiot de penser ça, mes histoires me montent à la tête. ». Ses genoux vacillaient encore un peu mais elle tenait debout.

Ne sachant pas par où partir Yse commença son exploration en prenant le chemin d'où venait le vent. Après un long moment de marche, la jeune fille finit par tomber sur un sentier de terre. Soulagée, elle prit la route dans le sens du vent. Plus elle marchait, plus les questions se bousculaient dans sa tête. « D'abord, comment ai-je pu me retrouver si loin de la librairie alors que je ne me souviens absolument pas l'avoir quittée ? Et quand bien même, ou serai-je allée ? ». Yse stoppa sa marche et regarda autour d'elle. « Rien que des champs, rien que de l'herbe… il n'y a même pas de vache ou de mouton. C'est vraiment pas normal, se retrouver si loin de la ville… sans aucune habitation dans les environs... ». Les hypothèses fusaient dans son esprit. « Si ça se trouve… on m'a kidnappée! », elle se claqua la joue, « Tu dis n'importe quoi ma vieille, kidnappée par qui ? Le facteur? Et si ça avait été le cas tu te serais souvenue d'un visage, d'une parole. ». La jeune fille poussa un long soupir et reprit sa route. Il n'y avait pas que ça d'étrange. Elle ne l'avait pas remarqué tout de suite mais le changement de temps était aussi curieux. Lorsqu'elle était arrivée à la librairie l'air était doux et même chaud, même les fenêtres pourtant fermées de la pièce ne parvenaient pas à garder la fraîcheur de la boutique. Ici le soleil avait beau montrer ses plus beaux rayons l'air restait plutôt froid et les quelques nuages qui l'accompagnaient semblaient prêt à tonner à tout moment. Ysa soupira de nouveau, ne pouvait-elle même plus se fier au temps ? Elle se prenait la tête dans les mains lorsqu'un éclat métallique attira son attention. « Ma montre! », s'exclama la jeune fille. Elle la regarda mais vit avec horreur que le verre était rayé et les aiguilles ne bougeaient plus. Yse se maudit mentalement de ne pas y avoir fait attention lorsqu'elle s'était accrochée à la paroi de la grotte. Cependant le bracelet était en argent et la jeune fille se dit qu'au besoin elle pourrait toujours s'en servir comme monnaie. Elle continua sa route, déterminée comme jamais et secrètement heureuse que sa vie prenne une tournure si extraordinaire.


Après une marche qui lui parut interminable, Yse arriva aux pieds d'une petite colline. Fatiguée, affamée, assoiffée et en sueur elle se laissa tomber dans l'herbe contre un rocher en se recroquevillant en fœtus. Elle ferma les yeux et s'endormit, le vent la berçant en jouant avec les mèches de sa chevelure. Elle se réveilla quelques minutes plus tard, dérangée par les rayons du soleil brillant haut dans le ciel. Les cheveux en bataille, le ventre criant famine, Yse puisa dans le peu de force qu'elle avait recouvrée pour se lever et monter la colline. Une fois au sommet, la jeune fille eut un mouvement de recul incontrôlé. Là juste devant elle au bas de la colline se tenait une grande cité. Elle était imposante sans paraître démesurée, entourée d'une épaisse muraille en pierres grises et rouges. Les bâtiments semblaient identiques avec leurs toitures rouges vermeilles et leurs murs faits de pierres et de bois.

Yse décida de rejoindre le sentier qui menait vers la ville. Elle descendit la colline avec prudence et une fois au niveau du chemin, aperçue avec étonnement qu'elle n'était pas seule. Des personnes de tout âge se trouvaient sur le chemin de terre et notre petite aventurière fut surprise de ne pas les avoir aperçus avant. Yse avança sur le chemin et remarquait que certains la dévisageait. Ne comprenant pas directement elle leur rendit un regard incrédule puis réalisa : ses vêtements. A bien y regarder elle détonnait pas mal dans le paysage, avec son look jean basket, tee-shirt blanc à bretelles avec ses inscriptions colorées dessus et sa veste déchirée aux coudes. Les autres personnes étaient habillées de manière étrange, plus simple avec pour la plupart un pantalon sombre en tissu rêche et une tunique de couleur délavée de tissu plus fin. Bizarrement Yse se sentait plus mal à l'aise qu'elle n'aurait dû l'être. La jeune fille tenta de faire les derniers mètres qui la séparait de la ville sans prêter attention aux regards curieux. En y pensant, ces gens lui faisait penser aux paysans du Moyen-Âge à la différence que, même s'ils ne paraissaient pas bien riche, la rondeur de leurs joues indiquait qu'ils ne mouraient pas de faim, ils étaient même loin d'être squelettique. Par ailleurs leur vêtements n'avaient rien de miséreux. Leur allure était simplement sobre, sans prétention.

La jeune fille arrive quelques minutes plus tard aux pieds de la muraille, devant elle se tient une immense porte ouverte qui donne sur l'intérieur de la ville. Vu de là, la cité paraissait encore plus grande, des tas de maisons et de bâtiments en tout genre se serrant les uns contre les autres, et les rues semblaient grouiller de monde. Yse était sur le point de rentrer lorsque sa route fut barrée par les deux géants postés de chaque côtés de la grande porte, visiblement alertés par les curieux vêtements de la petite étrangère. Ils étaient aussi grands que la porte elle-même, qui pourtant devait bien faire plus de dix mètres de haut.

- Halte ! Désolé mademoiselle, avez-vous votre Ikart ? Demanda le garde de droite d'une voix forte.

- Mon,mon quoi ? Balbutia la pauvre jeune fille.

Le garde s’apprêtait à lui répondre lorsque Yse sentit une main se poser doucement mais fermement sur son épaule. D'instinct la jeune fille sut qu'il ne fallait pas se retourner et elle obéit malgré une furieuse envie. Une voix féminine retentit à son oreille et Yse eu l'impression qu'elle lui était familière sans pour autant savoir à qui elle appartenait.

- Ne vous inquiétez pas, elle est avec moi.

La lycéenne constata avec étonnement que les deux géants paraissaient apeurés, comme si cette personne était quelqu'un d'important. N'y tenant plus, Yse se risqua à tourner légèrement la tête du côté où la main était toujours posée. Malheureusement elle ne put apercevoir qu'une silhouette sombre entièrement couverte d'une cape noire et le visage caché par une large capuche de la même couleur. Cependant Yse réussit à percevoir l'éclat bleu des yeux de la mystérieuse personne. Un bleu incroyablement identique aux siens, un frisson la saisi. La jeune fille aurait voulu parler mais aucun mot ne franchi ses lèvres. Soudain la femme encapuchonnée tendit son autre main vers les gardes en montrant un insigne très brillant sur lequel était dessiné un signe complexe dont le centre  était de couleur topaze , avec autour de petites pierres incrustées de couleurs violettes et argentées.

En voyant l'insigne les deux gardes se dépêchèrent de s'agenouiller en baissant la tête, soulevant un gros nuage de poussière au passage.

- Pardonnez-nous madame ! Nous ne savions pas, balbutia un des gardes.

Yse les regarda d'un air déconcerté lorsqu'elle sentit la main de l'inconnue s'ôter de son épaule. La jeune fille se retourna pour remercier sa bienfaitrice. Personne. Les deux gardes étaient toujours un genoux à terre et la tête baissée et Yse finit par abandonner l'idée de remercier l'inconnue puisque visiblement elle était partie. La jeune fille fit un demi-tour sur elle-même et commença à avancer vers la porte d'entrée. Au moment où elle allait franchir la porte, l'adolescente s'arrêta et prit une grande bouffée d'air puis avança un pied. Elle sentit alors quelque chose qui la poussait vers l'avant, comme une main, mais lorsqu'elle se retourna, il n'y avait toujours personne.

Fin du Chapitre 5.





<<Précédent                                                            Suite >>

Aucun commentaire: