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dimanche 14 août 2016

Le Monde de Graha - Yse chap.2

Le Monde de Graha

Volume 1

« La vie est capricieuse mais la guerre l'est encore plus. Elle prive les plus méritants de leur plus cher trésor, gaspille les bienfaits de la nature et répand partout la peur et le désespoir. Beaucoup rêvent de ce monde appelé Réalité, mais est-il aussi beau que la description que l'on en fait dans les livres ? Seule notre imagination peut nous le dire. »

Extrait de discours
Exeva Nivius, Grand Sage




Chapitre 2 A force de détermination

L'intérieur de la boutique était aussi délabré et poussiéreux que l'extérieur. Un silence impressionnant régnait dans l'ensemble de la petite échoppe, il n'y avait même pas un bruit de souris. Yse se sentait un peu déroutée mais elle ne recula pas pour autant, la porte de se ferma lentement, ralentit par le vieux paillasson rouge usé de l'entrée. Le planché de bois grinçait au moindre pas et la jeune fille n'osait pas toucher quoique se soit de peur de se voir recouverte de poussière. Les fenêtres étaient complètement fermées et aucune lampe n'était allumée. Yse avançait à tâtons lorsqu'elle aperçut tout au fond de la salle un petit coin illuminé par la seule fenêtre ouverte. Là se trouvait deux vieux bureaux se faisant face et deux chaises les accompagnants. Dessus, deux lampes jumelles en forme de tulipe rose pâle. L'endroit avait beau être exigu Yse se sentit tout de suite à l'aise. Elle parcourait des yeux les nombreuses étagères qui ornaient les murs fatigués et vieillis de cette pauvre librairie. Elles semblaient d'un autre temps et paressaient avoir vécu toutes les histoires des livres qu'elles contenaient. Soudain la jeune fille arrêta son regard sur une étagère qui formait un coin de la salle et s'approcha. Au milieu des livres jaunis et délités de l'étagère se tenait fièrement un grand livre à la tranche recouverte d'un velours cramoisi. Yse était comme hypnotisée, attirée. Elle leva le bras pour l'attraper mais la jeune fille était trop petite pour l'atteindre. Elle se mit alors sur la pointe des pieds, tendit son bras au maximum et parvint à effleurer la tranche du bout des doigts lorsque une voix s'éleva dans le silence :

« Eh vous ! Qu'est-ce vous faites petite voleuse ?! »
Yse fut tellement surprise qu'elle tomba à la renverse et se retrouva les fesses par terre. Elle regarda autour d'elle cherchant la personne qui venait de parler, mais la salle était trop sombre pour voir quoique ce soit. Ce n'est que lorsque l'inconnu parla à nouveau qu' Yse put savoir où chercher.
« - Qui êtes-vous et que faites vous là ? 
- Je… je suis désolée je ne savais pas que vous étiez là, répondit Yse d'une voix un peu tremblante, j'ai pourtant demandé s'il y avait quelqu'un mais personne ne m'a répondu et je…
- Ce n'est pas ce que j'ai demandé mademoiselle !
- Je m'appelle Yse Lorrait, je suis venue demander un travail de saisonnier.

Le cœur battant étrangement vite, Yse essayait de reprendre contenance. Elle commença par se lever et se tapoter les fesses, puis elle attendit que son interlocuteur daigne avancer à la lumière. D'après la voix, la personne en question devait être un homme d'un âge avancé mais la jeune fille ne voulait pas tirer de conclusion hâtive. Soudain une silhouette émergea de l'obscurité. Lorsqu'elle vit enfin celui à qui elle s'adressait, Yse se mordit la lèvre pour ne pas rire. L'inconnu en question était un vieil homme de très petite taille et à la pilosité faciale démesurée. Sa barbe menaçait de toucher le planché et ses cheveux n'avait pas dû voir une paire de ciseaux ni une brosse depuis des années. Il était de forte corpulence mais cela le rendait plus charismatique que risible. Ce qui faisait rire Yse n'était pas l'apparence de cet homme mais plutôt sa tenue. Il portait un haut tellement bariolé qu'il ressemblait à un clown et avait des rubans de toutes les couleurs dans les cheveux. Ses chaussures étaient de toute évidence trop grandes et leurs pointes dépassaient de dessous la barbe. Mais même si son apparence était assez comique l'expression de visage, elle, n'avait rien de drôle. Yse perdit bien vite l'envie de rire et reprit son sérieux et sa détermination.

- Il n'y a rien avoir ici mademoiselle vous feriez mieux de partir, lança le vieil homme d'une voix froide et d'un regard de glace.
- Monsieur, je veux travailler ici, répondit Yse d'un ton ferme.
- Il n'y a pas de travail ici, la boutique n'emploie personne. Maintenant dehors.
- Vous avez des livres magnifiques et ils prennent la poussière, fit remarquer la jeune fille, je pourrais au moins les nettoyer une fois par jour.
- Je n'ai pas besoin d'une gamine dans mes pattes allez ouste ! Gronda le vieillard.
- Mais monsieur ...!, tenta Yse.
- Pas de mais ! Dehors ! »

Le vieux libraire poussa la jeune fille à l'extérieur et claqua la porte d'un geste violent. La minute suivante les rideaux étaient baissés et la porte fermée à double-tours. Déçue et en colère, Yse marmonnait dans son coin. D'un mouvement agacé elle fourra ses mains dans les poches de son jean et traîna les pieds. Elle s'assit quelques minutes sur le rebord de la fontaine espérant qu'un miracle se produise, mais rien ne se passa et la jeune fille finit par rentrer chez elle, résignée.
Yse passa le dimanche à potasser. Elle voulait vraiment travailler dans cette librairie, bien plus que dans n'importe quelle autre. Quelque chose l'attirait, mais elle ne savait pas quoi. Ce dimanche là il plut. Le lundi également mais Yse ne prêta aucune attention au temps, elle était déterminée à trouver un nouveau plan d'attaque. A la pause déjeuner elle n'écoute même pas son amie Lucie qui finit par le remarquer.

« - Yse ? Yse tu es là ?
- Hm ?
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ma belle ? Tu es encore plus ailleurs qu'avant, s'inquiète Lucie .
- Oh non ne t'en fais pas c'est juste que… que je n'ai pas encore de réponse pour mon travail, rassure la jeune fille.
- Tu vas travailler ? Demande Félix qui vient s'asseoir aux côtés de Lucie, son plateau dans les mains.
- Oui elle veut travailler dans une librairie ! S'empresse de répondre son amie avec un sourire.
Félix émet un sifflement un peu exagéré qui ne manque pas de faire sourire.
- Eh beh ma vieille y a du boulot alors, vu que tu passes plus de temps à lire les livres qu'à les vendre, répond le jeune homme avec un clin d’œil. » Yse finit par éclater de rire, elle sait que son ami a bien raison. 
Le repas se passe ensuite dans une joyeuse ambiance. Dehors il pleut à averse.

Durant le cours de physique, Yse se remémore l'apparence assez étrange du vieux libraire. Elle se met à le dessiner sur sa feuille de cours et dix minutes plus tard voilà le dessin terminé, la jeune fille écarquille les yeux. Le dessin est d'une netteté et d'une précision incroyable, depuis quand est-elle si douée en dessin ? Un léger sourire apparaît sur ses lèvres, « Voilà un signe du destin des plus intéressant .», pense-t-elle. Trois heures plus tard voilà que les cours se terminent et dehors c'est toujours le déluge. Yse grimace, elle avait refusé de prendre le parapluie que lui tendait sa mère le matin même et maintenant elle s'en mord les doigts. Elle attend impuissante que le temps s'améliore, en vain. Le lycée se vide petit à petit et bientôt la voilà seule sous le préau de l'entrée. La pluie se fait soudain plus légère, plus fine. Étonnée d'une accalmie si soudaine Yse se met timidement en route vers le portail. Elle voit alors une silhouette noir et immobile qui attend adossé à l'une des grilles. Pendant une fraction de seconde il lui semble percevoir une jeune femme. Puis, tel un dessin effacé par la pluie, l'illusion s'envole laissant place à une silhouette plus familière.

« Je voulais vous voir, mademoiselle Lorrait. »

Fin du chapitre 2.



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