Le
Monde de Graha
Volume
1
« Monde,
ô monde insensé que tu es, ta couleur est si sombre que le noir en
deviendrait blanc à tes côtés. Monde brûlé et abandonné garde
foi et patience. Un jour un être viendra pour te sauver. Il ne sera
ni grand ni fort, ne maîtrisera aucune magie ni pouvoir. Il ne sera
ni invincible ni dieu, mais sa volonté et son courage seront si
grand que ta nature même pliera devant sa pureté. »
Extrait
de la Prophétie
Chapitre
1 : Yse ou jeune fille de volonté
Le
réveil sonne. Comme tous les matins Yse se lève en râlant, le
matin n'est vraiment pas fait pour elle. Comme toujours elle se
prépare avec des gestes et des déplacements réglés à la minute
près : Salle à manger, petit déjeuner pain et beurre. Puis la
salle de bain, brossage de dents et lavage de figure. Ensuite la
chambre où elle passe un quart à trouver sa tenue, un tour vers le
miroir pour se maquiller et enfin la jeune fille se dirige au salon pour aller
souhaiter la bonne journée. C'est parti pour une journée de cours !
-
« C'est pas vrai je vais me faire tuer !, maugrée Yse,
encore un sept sur vingt ! ».
La
jeune fille pousse un long soupir de désespoir et tourne la tête
vers son amie Lucie. Celle-ci toujours douce et attentionnée lui
lance un regard plein de compassion.
-
« Ne t'inquiète pas, lui dit-elle, le contrôle était
difficile je suis sûre que tes parents comprendrons. ». Yse
pensa intérieurement.
-
« Mouais…. Pas sûr que mes parents voient les choses de la
même manière. ».
Elles
se baladaient dans les couloirs du troisième étage lorsqu'elles
rencontrèrent Félix, un jeune homme assez grand à la peau basanée
et au regard noisette lumineux.
-
« Eh bien les filles, on vagabonde ?, dit-il avec un grand
sourire blanc.
-
Pas du tout, répliqua Yse, nous allons à la cantine, tu viens avec
nous ?
-
Désolé j'ai déjà mangé, s'excusa le jeune, en plus j'ai un
devoir de maths à terminer avant la fin de la pause si je ne veux
pas me prendre une remarque. Bon appétit et à tout à l'heure !. »
Les
deux jeunes filles regardèrent leur ami s'éloigner en vitesse et
rejoindre une salle de classe à moitié déserte. Elles continuèrent
leur chemin jusqu'au self en rigolant et plaisantant. Là, les élèves
se pressaient et une queue interminable s'étendait dans la cour.
Découragées, les deux amies décidèrent d'aller au fast food du
coin et de s'acheter un repas certes peu diététique mais bien plus
rapide. Le reste de la journée se déroula sans incident. La chaleur
et les belles journées du mois de septembre étaient appréciées des
élèves qui préféraient nettement regarder un beau ciel bleu par
la fenêtre. Yse, très rêveuse de nature passait son temps à
regarder dehors et s'inventant chaque jour des histoires plus
fantastiques les unes que les autres. Tantôt elle se voyait
parcourir des kilomètres à cheval avec ses amis, tantôt elle
s'imaginait combattre de féroces créatures et sauver un monde en
détresse. De cette manière le cours passait bien plus vite, et Yse
ressentait au fond d'elle un besoin irrépressible de leur conter
quelques récits fantasy. Enfin la sonnerie annonce la fin des cours.
A la sortie, Lucie rejoint son amie qui l'attendait pour faire un bout de chemin ensemble.
-
« Tu sais, plus j'y pense plus je trouve que tu ferais une super
écrivain, commença Lucie.
-
Moi ? Demanda Yse avec surprise, pointant un doigt vers
elle-même.
-
J'adore les histoires que tu racontes et que tu écris, je trouve
qu'elles ont vrai charme… je dirai même une véritable âme !
-
Bah… tu sais Lucie, j'écris ces histoires surtout parce que je
n'écris pas le cours, avoua la jeune fille en se grattant la tête.
-
Eh bien je pense quand même que tu devrais te renseigner, insista sa camarade.
-
Qui sait, j'avais l'intention de chercher un petit boulot
pour les vacances d'octobre de toute façon, je pourrai toujours voir si je
peux travailler dans une librairie et si j'y parviens je pourrai leur
montrer mes textes et voir ce qu'ils en pensent, hypothéqua Yse.
-
Mais c'est une super idée !, se réjouit Lucie, et comme ça
quand tu seras célèbre tu me dédicaceras un de tes livres. »
Les
deux amies se regardèrent puis explosèrent de rire. Quelques
minutes plus tard elles se séparèrent et chacune regagna son foyer.
Yse passa vingt bonne minutes à se faire sermonner pour sa note
puis, une fois le calme revenu, parla de son projet de petit
boulot pour les vacances. Elle fût remplie de joie lorsque ses
parents lui dirent qu'ils ne voyaient pas d'inconvénient à ce
qu'elle se confronte un peu au monde du travail. Dès le samedi de la semaine, la
jeune fille se mit en quête de trouver un endroit où elle pourrait
travailler. Elle passa toute la journée du samedi à aller de librairie en
librairie, sans succès. Soit elle était trop jeune, soit il n'y
avait pas de place. Une fois elle eu même comme excuse qu'une jeune
fille comme elle ne serait d'aucune utilité dans la boutique. Mais
Yse ne se découragea pas, bien décidée à travailler dans une
librairie et pas ailleurs. Vers 17 heures, épuisée d'avoir marché
sans trêve dans toute la ville, elle s'assit au bord de la fontaine
d'une petite place déserte. Elle poussa un long soupir et, la tête
baissée, se laissa emporter par la douceur d'une légère brise. Le silence lui faisait un bien fou et la chaleur ambiante se
faisait moins forte avec la fraîcheur de l'eau de la fontaine. Yse,
jeune fille de nature forte, contemplait ses pieds rougis et pleins
d'ampoules à force d'avoir frotté contre les semelles de ses
sandales. Elle avait mal mais cela ne la découragea pas. Yse se leva
d'un bond, décidée à décrocher une place dans une librairie
aujourd'hui. Cependant la journée commençait à tirer sur sa fin et
certaines boutiques baissaient déjà leur stores. Puis se fut comme
un réveil, Yse se rendit compte qu'elle ne connaissait pas cette
place. Elle regarda de manière circulaire autour d'elle mais elle ne
parvenait pas à savoir de quel côté elle était venue et aucune
boutique ne lui était familière. Soudain, une devanture attira son
attention. La jeune fille s'approcha lentement, comme hypnotisée. La
façade était vielle et décrépit, la peinture du bois délavée et
la vitrine poussiéreuse. Cependant, en jolies lettres dorées sur
une vielle enseigne rouillée était écrit « Librairie ».
Yse sourit, un sourire malicieux, un sourire de satisfaction et de
conviction. « Celle là ! Celle là c'est la bonne. »,
elle poussa la porte d'entrée, la clochette retentit.
Fin
du chapitre 1
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