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samedi 13 août 2016

Naera chapitre 4

Naera

Volume 1



Chapitre 4 : Mademoiselle brise-tout

D'accord je l'avoue, je n'ai jamais été particulièrement soigneuse avec mes affaires et celles des autres en général, mais ce jour là fut véritablement un cauchemar. Peut-être la nuit d'avant avait-elle été une espèce d'avertissement, toujours est-il que je ce ne fut pas un bon jour du tout.


Tout avait commencé lors de mon réveil brutal après ma chute du mur. J'avais voulu me lever pour boire mais à peine avais-je mis le pied sur le plancher qu'un horrible craquement avait résonner dans la pièce. Je venais de retrouver mes lunettes… Les verres étaient complètement brisés et mon pieds avait une petite entaille. « Belle journée en perspective » avais-je alors pensé, mais j'étais loin d'imaginer à quel point ça allait être un calvaire. En sortant sur la terrasse je réalisais qu'il pleuvait. Fichue pluie, jamais là au bon moment. En voulant descendre les escaliers je me pris une toile d'araignée dans la figure, je criai de surprise avant de lancer mon bras avec force et de renverser un pot de fleurs qui alla se briser au sol. L'incident réveilla ma mère qui me passa un long savon, les seuls mots qu'elle m'adressait depuis deux jours. Je regagnai ma chambre, renversant au passage une pile de livres posée sur le dessus d'une table que j'avais pourtant à peine effleurée avec la main. Enfin, je retournais dans ma chambre avant de m'allonger lourdement sur mon lit. Un claquement me fit sursauter, je soulevai mon lit pour apercevoir deux lattes qui venaient de sauter. Je passai plus de vingt longues minutes à les remettre en place. Il n'était pas encore sept heure que la journée était déjà bien remplie.

Une fois arrivée à l'université les choses ne s'arrangèrent pas. Le matin la bille de mon stylo se bloqua, ce qui m'oblige à en prendre un autre, mais il eut une fin tragique. Ayant l'habitude de mâchouiller mes stylos je ne fis pas attention et finis par le casser, me mettant de l'encre bleue plein la bouche au passage. Par la suite, trois pages de mon cahier d'histoire furent déchirées, un verre cassé au réfectoire, la hanse de mon sac me lâcha et pour finir je tâchai mon tee-shirt de chocolat avant de trouver un mystérieux trou sur ma veste en laine. En rentrant chez moi j'avais l'impression d'avoir couru un marathon enchaîné à un cactus rempli d'aiguilles. Je pris néanmoins une immense et infinie précaution avant de m'allonger sur le lit. Heureusement que le week-end approchait. Je me demandais alors comment j'allais faire si le lendemain se déroulait de la même manière que ce jour là, et là réponse me vint à l'esprit sans que j'eus à réfléchir : je resterai tout bonnement couchée. Je réalisai soudainement que je ne souhaitais pas être demain. Une sensation qui, je m'en rendais compte, m'était plus que familière. Je laissais mes pensées aller et venir en espérant oublier cette sensation négative que je ressentais. Je finis par penser à ce morceau de mur que j'avais vu disparaître et cette impression de tomber que j'avais sentie avant de me réveiller. Plus j'y pensais plus cela me paraissait avoir été… réel ? Non c'était impossible, tout se passait dans ma tête. Pourtant cette idée resta ancrée dans mon esprit jusqu'à ce que je m'endorme.

D'abord un épais voile de brouillard, puis une lumière qui dissipe peu à peu la grisaille. Soudain cette lumière me brûla les yeux et tous mes sens se mirent en éveil. Je sentis alors un parfum de fleur qui m'était inconnu et ma bouche devint pâteuse, mes yeux s'habituèrent peu à peu à toute cette luminosité. Je me concentrais sur les sons, il me semblait entendre des chants d'oiseaux, puis je réalisai au toucher que je n'étais pas sur le mur mais dans l'herbe. Une fois mes yeux habitués je remarquai des branches et du feuillage aux allures bien singulières. Des formes de plus en plus nettes dansaient devant mes yeux, des papillons de mille et une couleurs. Je sentis des chatouillements au niveau de mes mollets et remarquai que j'étais allongée. Difficilement je me levai et me mis en tailleur. Les arbres qui m'entouraient était un mélange de grands chênes ; de palmier ; de sapins et de séquoias ainsi que d'autres variétés de plantes et d'arbres plus impressionnantes les unes que les autres. Ma tête me faisait mal mais j'étais trop confuse pour y faire vraiment attention, je ne comprenais pas où j'avais atterri et pourquoi ne me retrouvais-je pas sur ce mur que où j'avais pris l'habitude d'être perchée. Je présentais au fond de moi que quelque chose s'était produit mais je ne prenais pas garde à l'avertissement que me lançait mon corps. Quelque chose me perturbait dans ce paysage paradisiaque mais impossible de savoir quoi. Soudain, il y eut un craquement de branche.

- « Par là ! Je vous dis que je l'ai vu descendre dans cette direction ! », hurla une voix masculine. Prise de panique je me levai à la hâte et commençait à courir pour trouver un endroit plus calme et moins fréquenté. Cependant je réalisai que les gens que j'avais entendu semblait suivre ma piste. Je réussi à me cacher derrière un tas de pierres recouvert d'un immense et épais tronc d'arbre. Les bruits de pas et de forte respiration se tenaient à quelque centimètres de moi et je bloquai instinctivement ma respiration. J'entendis des jurons.

- Saleté de Shikaï ! Sous prétexte que se sont les magiciens des frontières ils se croient aux dessus des lois et se permettent de faire n'importe quoi ! Quand on attrapera celui là je vous jure que je lui ferai regretter ses actes !

- Khoï calme toi, ordonna une voix grave et puissante, ce n'est pas en proférant des menaces à voix haute que tu le coinceras.

- Je sais chef, mais je ne peux pas supporter leur comportement désinvolte… Cette fois l'un d'entre eux à quand même cassé un des murs sacrés ! C'est très grave ! Que se passera-t-il s'ils les font tous sauter ? Le monde dans lequel nous vivons sera plongé dans un chaos total et…

- Ça suffit Khoï ! , tonna le chef, vous autres répartissez vous en groupes de quatre et cinq et fouillez la partie Est et Sud du jardin, les autres au quartier Nord. Khoï et Jaïl restez avec moi ici.

Les soldats répondirent d'une seule voix. Je ne savais pas comment échapper à cette situation, d'après ce que je venais d'entendre plus aucun coin ne serait sûr. Je repensai furtivement à ce qu'avait dit ce Khoï : « Cette fois l'un d'entre eux à quand même cassé un des murs sacrés !», sa voix résonnant dans ma tête me donna des frissons. Pouvait-il vraiment s'agir de moi ? Peut-être était-ce une coïncidence… ça ne pouvait être que ça. Les minutes passaient et je ne me décidais toujours pas à bouger de ma cachette, je réfléchissais les jambes ramenées contre ma poitrine et mes bras enroulés autour de mes genoux. Tout cela n'était qu'un rêve qui se déroulait dans mon esprit tout comme l'avaient été les rêves de mes nuits précédentes. Cependant je devais avouer que tout paraissait parfaitement réel, je n'avais plus la sensation des draps sur mon corps ni le moelleux du matelas contre mon dos. A présent je sentais la dureté du sol où j'étais assise, le froid de la pierre dans mon dos et cette peur me nouant l'estomac. Le vent jouait avec quelques unes de mes mèches rebelles, le temps ne s'écoulait plus, du moins c'est l'impression que j'avais. Je n'entendais plus rien à part le chant des feuilles se balançant au gré du vent. Je me sentais… lourde et… fatiguée ? « Comment puis-je me sentir fatiguée dans un rêve ? », cette question me sortit de mon état semi-comateux. Je relevai prudemment la tête et vis qu'il n'y avait plus personne dans les environs. Ça me paraissait étrange mais je préférai garder mon pessimisme pour une autre fois. Ni une ni deux je reprenais ma course les idées toujours embrouillées et les questions ne cessant d'affluer.

Je courais sans savoir où aller en espérant seulement trouver un moyen de me réveiller, sans pour autant souhaiter revenir chez moi. J'avais peur. Le cadre était idyllique et je savais maintenant ce qui clochait : tout était trop parfait. L'herbe était trop verte ; les sons trop doux ; le monde semblait appartenir à un idéal figé dans une beauté sans fin, et tout ça était absolument effrayant. Je courais si vite et de manière si désespérée que je m'accrochais les habits et m'écorchais les mains et les bras. Moi qui avais toujours souhaité de l'aventure et du changement j'étais servie, mais quelque chose m'effrayait. Bien plus que la simple idée de me retrouver dans un endroit étrange, j'étais dans ma tête et je réalisai avec effroi que la chose dont j'avais le plus peur était moi-même. J'arrêtai ma course, réalisai. « J'ai peur de moi-même parce que cet endroit est une partie de moi. ». Je ne devais pas avoir peur, je devais me contrôler et trouver une sortie. Oui, je pouvais le faire car c'était mon rêve. Je serrai les poings avec force et détermination et me retournai. On m'attrapa soudain par l'épaule.

- Trouvée.




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