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samedi 13 août 2016

Naera chapitre 1

Naera

Volume 1 

Le petit mot de l'auteure:
 Si vous n'avez pas encore lu, je vous conseille d'aller faire un tour sur la page du répertoire pour voir le résumé de cette histoire. Si je vous le conseille c'est parce-qu'il sera sans doute plus facile (ou pas) de comprendre ce premier chapitre. J'attends avec impatience vos avis et commentaires :) bonne lecture! 

Chapitre 1 : Perchée sur le mur

Je ne savais pas que les rêves prenaient vie, je pensais simplement que l'homme se contentait de rêver son existence. Hors ce soir là j'ai fait une découverte des plus surprenantes.

Lassée de mes déceptions à chaque fois que je finissais un livre passionnant, je m'étais allongée sur mon lit les bras croisés sous ma tête et avais fermé les yeux. D'abord il y eut le noir familier de mes paupières, puis mon esprit remplaça cette obscurité par d'étranges images toutes plus colorées et invraisemblables les unes que les autres. Les voyais-je réellement ou n'était-ce que de stupide illusions, je ne me posais pas vraiment la question. Je m'attendais à sombrer comme toujours dans un sommeil lourd et impénétrable, dont je n'avais aucun souvenir à mon réveil. Cependant cette nuit là je cherchais en vain ce sommeil et ne parvenait qu'à alterner phases de sommeil légères et réveils. Les images étaient pourtant là, distinctes et d'une criante netteté. Je me sentais tomber, une sensation étrange à la fois excitante et terrifiante. Au bout d'un moment, fatiguée de lutter contre mon propre corps, je me levais et me dirigeais dans le jardin en prenant soin de me couvrir. Il ne devait pas être loin des cinq premières heures de la journée et le soleil éclairement faiblement l'horizon.

Assise sur les marches de la terrasse je regardais fascinée le spectacle d'un monde au réveil. Il était autrement plus beau qu'une fille qui se lève après une quasi -nuit blanche. Je serrais plus fort mon long gilet de laine marron contre moi, l'air était froid malgré la saison. Je pensais avec un demi-sourire que le monde n'est vraiment pas à une contradiction près. Le matin reste frais même l'été, et il existe une heure où on peut voir la nuit et le jour dans un même ciel, se fondant l'un dans l'autre comme deux amants et profitant d'un court moment de tranquillité pour se rejoindre. Je regardais les étoiles mourir dans le ciel du matin lorsque je sentis quelque chose se frotter à ma jambe gauche. C'était Mignon notre chat domestique qui revenait de sa promenade nocturne. Je le caressais d'une main distraite et il monta sur mes genoux, fit un tour sur lui-même avant de se rouler en boule en ronronnant. Son poil était long et doux, il avait le pelage d'un chat sauvage avec des rayures sombres qui s'étiraient le long de son corps félin, certaines plus marquées partaient de ses yeux jusqu'au bas de son cou. De grand yeux verts et jaunes arborant un dangereux regard, rendu plus menaçant par la forme de ses pupilles fendues. Pourtant il n'avait rien de dangereux, il se contentait de se frotter vivement contre la paume de main en ronronnant. Je réalisais alors que j'aimais profondément les animaux , et la nature en général. L'air frais de l'aube me faisait le plus grand bien et j'avais pris l'habitude de sortir durant ses heures calmes quand le sommeil me fuyait. Bien souvent l'origine de mes quelques insomnies était l'angoisse, la peur ou tout simplement à force de trop penser. L'air de l'aube avait l'étrange capacité d'atténuer et de vider mon esprit de toutes pensées néfastes. Quand je parviens à me lever aussi tôt j'ai l'impression qu'il ne peut rien m'arriver, que le monde encore endormi ne se réveillera pas pour me tourmenter. Je ne saurai dire pourquoi le matin m'apaise autant mais je suis bien contente qu'il en ait la capacité.


Mais ce matin là les choses étaient différentes de d'habitude. Ce qui changeait je l'ignorais, je ne le voyais pas mais le ressentais. Que ça ait été dans l'air ou dans mon esprit cela ne changea rien, quelque chose me troublait. Je regardai Mignon toujours en boule sur mes genoux, ça respiration était régulière et rien ne semblait le mettre en alerte. Je pensais avoir rêvé. Les chats ont un sixième sens bien plus développé que le notre et si rien de l'alertait alors je devais commencer à être fatiguée. Lentement mais fermement je réveillai Mignon et le fit descendre de mes genoux, l'air glaça mes jambes dès que je fus debout. Je revenais non sans plaisir dans ma chambre toujours plongée dans l'obscurité quand un mouvement attira mon attention. Trop fatiguée pour m'en inquiéter je me recouchai. Mon esprit commençait à vagabonder sur différents sujets de réflexion quand une angoisse soudaine me monta à la gorge. C'était aujourd'hui. A présent que je me souvenais je savais que je ne dormirai pas. Résolue, je m'étendis sur le dos les bras croisés sous ma tête. Mon casque branché sur mon téléphone, je décidai d'écouter une musique calme et douce pour m'apaiser, en vain. Cette journée avait mal commencée et elle n'était pas prête de bien se finir . Je vérifiai mon réveil, il était activé et prêt à sonner pour sept heure. Plus qu'une heure et demi avant de regretter de ne pas s'être assommée avec une branche. Je soupirai, penser de cette manière ne changerait rien. Combien de fois avis-je rêver de partir loin de cette vie de responsabilités et d'angoisse permanente ? Trop sans doute. Mes livres étaient une source de rêve et liberté, mais chaque médaille ayant un revers je savais que chaque livre que je terminais me plongeait dans un long moment de déprime et de réflexion. Fermer un livre c'est comme une vie qui se termine. Un autre soupir. Tous ces mondes merveilleux, ces créatures imaginaires et toute cette magie décrite dans ses moindres détails me donnaient toujours plus soif de lecture.

Voilà que j'ai les yeux qui se ferment tout seuls. Mon esprit semble embué et je ne parviens pas à voir autre chose qu'un épais brouillard. Je me concentre sur les sensations de mon corps, j'ai l'impression de tomber puis de flotter. Soudain mes jambes heurtes quelque chose de dur mais impossible d'ouvrir les yeux. Puis un éblouissement total comme lorsque le soleil apparaît de derrière les collines sans vous laisser le temps de vous mettre à l'abri. Je sentais mes yeux rouler sous mes paupières, consciente que ce que je voyais était le fruit de mon imagination et non la réalité. Pourtant lorsque le paysage apparut devant moi il paraissait pus vrai que nature. Comment pouvais-je rêver de quelque chose de si… réel ? Le ciel d'un bleu clair, parsemé de petits nuages ressemblant à du coton. Le vent me fouettait le visage, mes cheveux s'emmêlaient avec le courant de l'air. Je réalisai soudain que je voyais une ville en contre-bas, les murs blancs des bâtiments reflétait avec agressivité la lumière du soleil. Tout autour se mêlaient paysages désertiques et prairies verdoyantes. Impossible. Enfin, je regardai où j'avais bien pu atterrir et mon sans se glaça. J'étais assise en haut d'un mur qui s'étendait de part et d'autre des collines qui surplombait la ville. Il semblait n'avoir jamais de fin, plus long encore de la muraille de Chine. Sa couleur était indéfinissable, oscillant entre des teintes bleus pâle et des teintes gris clair. Où avais-je atterris ? Dans un rêve c'était certains, mais quel rêve incroyable tout de même. J'avais beau sentir mon matelas et mes draps enveloppant mon corps, mon esprit était bel et bien ailleurs.

Après quelques minutes, la lumière du soleil me parut moins vive. Perchée sur cet étrange muraille j'observais avec curiosité le monde qui m'entourait. Il était indéniablement magnifique, peu importe le nombre de fois où je regardais un endroit, il changeait sans arrêt de couleur. L'air était tiède et les nuages d'un blanc laiteux. Je pensais avec étonnement que je pourrais rester ici pendant des heures. Rien ne semblait pouvoir m'atteindre, aucune pensée négative ni aucun danger quelconque. Je n'avais nullement envie de descendre et pourtant tout mon esprit hurlait de désir de partir à l'aventure. J'avais beau chercher au plus profond de ma mémoire je ne trouvais aucun souvenir qui m'indiquait avoir déjà aperçu ou imaginer ce paysage, ni même avoir fait un rêve semblable. En regardant autour de moi je ne voyais rien qui me permettrait de descendre, devais-je donc me laisser tomber ? Je tournai la tête. De l'autre côté ne se trouvait qu'une vaste contrée désertique et peu attrayante. Les nuages semblaient fuir se côté du monde et se concentraient en petits groupes au dessus de la ville et à l'horizon. Je pris une grande inspiration, laissant l'air m'emplir les poumons et attendant d'être à la limite de l'explosion pour le relâcher lentement. Il y avait dans cette brise une odeur à la fois de nostalgie et de danger, il ne m'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité. Prenant alors mon courage à deux mains je décidai de sauter du mur. Bien que la hauteur m'effraya je tentai de ne pas y penser et fermai les yeux. Un léger bruit parvint à mes oreilles. Ce ne fut d'abord qu'un murmure dans le lointain mais bientôt il résonna dans ma tête comme sirène de pompier trop sonore.

Quand je rouvris les yeux je me trouvai dans ma chambre suant à grosses gouttes, le réveil criant tel un chien aux abois. Les draps, bien que légers, semblaient peser des tonnes. Ma tête tournait comme si je m'étais cognée et mes mains tremblotaient comme si elles avaient reçu un choc électrique. La respiration bruyante et la bouche pâteuse, je me levai pour m'habiller. Mon angoisse était revenue, une boule s'était formée dans mon estomac. Quand bien même aurai-je voulu parler je n'aurai pu y arriver tant ma gorge était sèche et ma tête douloureuse. Je devais avoir une mine affreuse. Et dire que j'allais encore devoir tenir toute une journée… Non, j'allais devoir tenir CETTE journée, la plus importante du mois. Pourquoi les résultats étaient-ils aujourd'hui ? Je commençais déjà à regretter de ne pas être restée perchée sur ce mur.



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