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lundi 26 novembre 2018

Le Monde de Graha - Whamé chap.3

Le Monde de Graha 

Volume 2


Chapitre 3 Tempête de l’âme


« Fuis », un mot prononcé tel un murmure. Inaudible. Ellie restait paralysée devant la fenêtre, le temps semblait s’être arrêté. « Fuis ». Encore cette voix. Malgré la peur qui nouait sa gorge et son estomac, la jeune fille ne pouvait s’empêcher de se demander encore une fois à qui appartenait cette voix. « Fuis! ». Cette fois ce fut véritablement un cri qui fit sortir Ellie de sa torpeur. Au même moment un autre éclair vint s’abattre près de l’ombre, aveuglant par la même occasion notre héroïne.


Lorsque le fil d’électricité disparut, la silhouette n’était plus qu'un souvenir. Le cœur d’Ellie battait à tout rompre et pour une fois elle bénit le ciel d’entendre la cloche du dîner. Elle resta cependant quelques minutes devant la fenêtre, fixant l’endroit où s’était tenu ce mirage et un mal de tête affreux lui vint.
Descendant les escaliers pour se rendre au réfectoire, Ellie réalisa soudain que la tempête s’était calmée. Elle se tourna en direction de la fenêtre située en haut des escaliers, mais il faisait désormais trop sombre pour y voir un oiseau. Elle repensait à ce qu’il venait de se passer. Même une fois assise au milieu de ces éternels bourgeois transpirant la fierté de leur nom poussiéreux et oubliés, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver un étrange sentiment vis à vis de cette silhouette. Qui était-ce ? Peut-être n’était-ce que le fruit de son imagination après tout. Mais elle lui avait semblé si réelle, et malgré le noir de la nuit et la folie de la tempête elle avait pu ressentir la force de son regard. Non, rien n’y faisait, Ellie ne pouvait pas croire qu’elle avait rêvé.
Comme toujours le repas se déroula dans un silence glacial. La jeune fille ne toucha pas à son assiette. Elle remonta dans sa chambre sans dire mot à qui que se soit. De toute façon à qui parlerait-elle ? La quasi-totalité des filles la détestaient et les garçons n’étaient que de grands imbéciles qui passaient leur temps à la dévorer des yeux et à vanter leur nom de famille. Dieu que cette vie l’ennuyait. Demain se serait la pleine lune, mais Ellie n’y songea pas bien trop occupée à rêver, encore. Oui demain tout ne serait plus que souvenirs, un rêve d’évasion futile.

Ce jour-là le temps ne parvenait pas à se décider. Il ne faisait ni chaud ni froid, ni beau ni mauvais. Le petit déjeuner avait un goût d’insupportable routine. Les cours semblaient interminables. Dans l’après-midi, il plut un peu. Le ciel semblait retenir ses larmes. Toute la journée ne fut que routine et silence. De nature déjà peu bavarde, Ellie semblait être devenue muette et même en cours lorsqu’elle était interrogée, elle ne décrochait pas un mot. Aussi silencieuse fut-elle, la jeune fille se parlait pourtant beaucoup mais les questions qu’elle se posait étaient à l’abri des oreilles les plus indiscrètes. Lorsque le soir tomba le ciel était clair, bien que parsemé de quelques nuages gris. Comme toujours Ellie fila à la bibliothèque, mais elle ne lut pas. Assise dans un des nombreux fauteuils finement ciselés et recouvert d’un doux et soyeux velours rouge lit de vin, Ellie pensait trop. Se fut comme un éclair lorsque la marque en forme de dragon roulé sur lui-même lui revint à l’esprit. Sa tête se mit à tourner, elle avait l’impression que son coeur s’était déplacé dans ses tempes. Un coup de vent fit claquer la branche d’un arbre à l’une des fenêtres. Mais Ellie n’écoutait rien, elle avait mal, elle avait peur. « Il arrive. ». Encore cette voix. « Il arrive, mais ce n’est pas un ennemi. Reste calme et attends. ». Cette fois Ellie ne put se retenir et parla à haute voix :
« Mais qui êtes-vous bon sang ?! », cria-t-elle.
La voix ne lui répondit pas et se contenta de dire « Il arrive, attends. »
« Taisez-vous ! », hurla la jeune fille. Le silence surgit d’un coup.

Tentant de reprendre une respiration normale, Ellie réfléchissait à toute vitesse. Qui c’était « il » ? était-elle en danger ? Et par tous les dieux, à qui était cette voix ?
Il eut un silence si intense qu’il sembla interminable. Puis Ellie eu un besoin pressant de sortir prendre l’air, l’atmosphère de l’école devenait oppressante. Elle courut jusqu’à la porte d’entrée mais cette dernière était fermée. Prise d’une colère soudaine, Ellie se mit à donner de violent coups de pieds dans la grande porte en bois. Après quelques minutes à s’être acharnée sans succès sur la grande porte, Ellie finit par laisser tomber et se dirigea à contre cœur dans la cour de l’école. Quand elle fut arrivée, elle s’aperçut que certains lampadaires qui illuminent habituellement la cour étaient éteints. Ce détail l’intrigua car la directrice, très soucieuse de l’image de son école, faisait changer les ampoules tous les mois. Ce n’est que lorsque le dernier lampadaire s’éteignit que la jeune fille compris. « Il » était là. De qui s’agissait-il Ellie n’en savait rien, mais elle faisait instinctivement le rapprochement avec la silhouette de la veille. Le vent soufflait fort, les nuages passaient à tour de rôle devant la lune claire et ronde. La pleine lune. En la contemplant la jeune fille réalisa que son éclat avait comme une espèce de tristesse et de détresse en lui. « Comme moi » pensa-t-elle. Un frisson lui parcouru l’échine et en une fraction de seconde Ellie le sentit derrière elle. Il était là, juste là à quelques centimètres d’elle. Il était si près qu’elle pouvait l’entendre respirer, « Au moins je suis sûre qu’il est bien réel puisqu’il respire », pensa la pauvre enfant. Beaucoup de sentiments contradictoires émergeaient en elle et puis se fut comme le coup de feu qui marque le départ. Lorsqu’elle entendit le bruit d’une branche se fracassant au sol après avoir vainement lutter contre le vent, elle se mit à courir.
Courir. Toujours courir, échapper comme on le peut à son destin. Ellie savait que c’était impossible, que ses jambes ne la mèneraient pas bien loin. Cependant elle courait, cela lui faisait du bien, une légère impression de liberté dans un moment qui lui indiquait pourtant le contraire. Soudain un éclair. Il se tenait là devant elle, comme s’il avait volé. L’inconnu apparu si brusquement qu’elle crut tomber en arrière le temps d’un soupir. Mais Ellie resta debout avec un regard qui trahissait à la fois une peur immense et une détermination ferme. La jeune effarouchée aurait voulu crier, mais le manque d’air dans ses poumons l’en empêchait, elle décida de lever la tête et de se montrer forte face à son assaillant. Ellie eut le souffle coupé.


Il était d’une beauté indescriptible. Âgé pourtant d’au moins dix bonnes années de plus qu’elle, il dépassait la jeune fille d’une bonne tête. Ellie ne pouvait s’empêcher d’être attirée. L’inconnu la regardait avec des yeux verts brillants et perçants. Ellie se sentait en danger, mais ce danger là l’attirait. Alors que sa respiration se faisait courte et saccadée, l’homme tendit une main gantée et effleura la joue de la jeune fille. Aucun mot n’avait été prononcé mais aucun n’était nécessaire. Il y avait entre ces deux êtres une compréhension dont aucun des deux ne semblait prendre conscience. Ellie parvint enfin à détacher son regard du jeune inconnu et le scruta plus attentivement.
Il était grand, semblait bien bâtit mais elle ne pouvait en être certaine car il portait un long manteau en forme de cape ainsi qu’une capuche. Sa tenue en soi, semblait appartenir à un autre monde. Ses bottes ne paraissaient faites ni de cuir ni de tissu et montaient presque jusqu’à ses genoux. Son pantalon noir et ample ressemblait à un pantalon de militaire. Ellie ne pouvait voir le haut faute de quoi s’attarda sur ses mains gantées. La lune claire et douce lui permettait de distinguer la couleur marron des gants sans qu’elle en fut absolument certaine. Bien qu’il est une capuche très grande, la jeune fille aperçut ce qu’elle prit pour un ras de cou, mais elle ne put voir le symbole qui y était accroché. Elle tentait vainement d’examiner les traits de son visage lorsque l’inconnu retira sa capuche. Dieu qu’il était beau. Ellie ne put réprimer un hoquet de surprise en voyant sa tête. Des traits, presque féminin, des cheveux qu’elle jugea d’un noir profond, était un peu long et totalement ébouriffés lui donnaient un air négligé et charmant. A son oreille droite une boucle d’oreille représentait un dragon aux ailes déployées. Enfin des lèvres fines et sans joie ainsi qu’un nez très légèrement retroussé. Il faisait sombre alors Ellie se nota qu’il faudrait qu’elle le réexamine à la lumière du jour pour être sûre.
C’est alors que le jeune homme agrippa fermement le poignet d’Ellie. Surprise elle tenta de se dégager mais il la tenait avec une telle force qu’elle crut qu’il allait lui casser le poignet.

« Mais qu’est-ce que vous faites ?! Lâchez-moi ! », cria-t-elle paniquée. Mais aucune réponse ne vint. Ellie ne se laissa pas faire pour autant et continua de le questionner tout en se débattant. « Et puis qui êtes-vous ? Vous n’avez pas le droit d’être ici ! Lâchez-moi ou je hurle ! ». L’ombre d’un sourire passa sur les lèvres de l’inconnu. Ellie avait peur, mais elle ne se sentait plus en danger. Quelque part elle n’était pas mécontente qu’on la fasse sortir de cette prison dorée, et puis cet homme ne lui paraissait pas dangereux. Elle croyait. Soudain, une sensation de froid terrible s’empara d’elle, la jeune fille se mit en trembler et à claquer des dents. Le monde se mit à tourner et elle se sentit partir en arrière. Ce qui se passa ensuite, elle ne le sut jamais.


Dans la nuit ou la pleine lune brille de tout son éclat, une silhouette sombre émerge du silence. Elle tient une jeune fille dans ses bras, puis le mirage disparaît tel l’ombre d’un oiseau prenant son envol.


Fin du chapitre 3.






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