Bienvenue! Vous êtes à Anahareïn


Rechercher dans ce blog

Avant de partir à l'aventure

Wowowo attends attends! Avant de partir te perdre dans les différents univers, je te donne juste mon petit conseil pour que tu puisses bien te repérer. Commence par faire un tour sur la page d'accueil, ça pourrait t'être utile.

Pour y accéder tu peux cliquer sur l'onglet "Page d'Accueil" là juste en haut à gauche. Voilà c'est tout, bonne lecture!

lundi 26 novembre 2018

Le Monde de Graha - Whamé chap.2

Le Monde de Graha

 Volume 2



Chapitre 2 : Mademoiselle Ellie Varmor

Elle ouvrit brusquement les yeux et vit son professeur de physique monsieur Salvez devant elle, le teint rougit par la colère.

« Mademoiselle Ellie Varmor, quelle est la formule que je viens de dire ? »
Ellie ? Ce nom lui semble étranger, comme si ce n'était pas le sien. Varmor ? Une vieille famille française à la richesse aussi pompeuse que leur nom. Ellie, ce nom sonne tellement faux qu'elle aurait envie de sourire, mais elle n'y parvient pas, quel nom pathétique. Puis elle remarque son professeur qui menace d'exploser, se souvient de la question et y répond comme si de rien n'était. La tête de son professeur la remplit de satisfaction lorsqu'elle remarque son expression, un mélange de colère et de surprise. Encore une fois elle l'humilie devant toute la classe, mais elle s'en fiche c'est lui qui l'a voulu. Ce dernier rejoint le tableau en pestant et quelques minutes plus tard la sonnerie retentit, marquant la fin des cours pour la journée.

La jeune fille vagabonde dans les couloirs somptueux de son lycée, l'esprit ailleurs. Ce n'est pas la première fois qu'elle s'endort en cours, ce n'est pourtant sa faute si toutes les nuits elle fait des cauchemars qui l'empêchent de dormir. Ellie soupire et regarde avec ennui le cadre prestigieux autour d'elle. Le lycée des Absynthes est un vieux lycée au prestige reconnu depuis longtemps. Il n'accueille que les enfants de riches familles et de la vieille noblesse, une noblesse de France totalement oubliée. Ellie fait partie de la famille Varmor, une vieille famille française réputée pour la qualité de sa production de vin. Mais tout ce dont Ellie se souvient c'est de s'être réveillée un beau jour dans une immense et luxueuse chambre dans la maison principale de la famille située dans le sud-ouest de la France. Elle n'a aucun souvenir de son enfance et les vieilles photos encadrées dans le salon d'elle enfant avec ses parents ne lui évoquent rien. Puis elle fût envoyée au "Lycée des Absynthes" du côté de Paris. Voilà à quoi se résume sa vie. Jusqu'à aujourd'hui Ellie ne s'était jamais posée de questions et n'en avait jamais posées, mais depuis que son professeur l'avait appelée, Ellie sentait son identité et sa vie complètement… artificielle. Sa vie n'a rien de bien passionnant et sa famille lui semble aussi chaleureuse que la banquise du pôle Nord. Quant à ses soi-disant amis, ils sont aussi sympathiques que les épines d'une rose. La jeune fille s'ennuie à mourir dans son école car sans qu'elle sache pourquoi, elle sait déjà presque tout ce que ses professeurs ont mis tant de temps à apprendre et à enseigner. Elle ignore tout autant d'où lui vient cette facilité à apprendre sans effort, ce qui suscite l'admiration et la jalousie parmi les autres élèves, mais cela lui est égal. Elle inspire également la crainte car la jeune fille affiche constamment un air froid et distant, parfois suffisant et hautain d'après quelques langues de vipères.
Ainsi, Ellie ne se souvient même pas de la dernière fois qu'elle a rit ou même sourit. Le monde lui semble insipide et morne.

Perdue dans ses pensées, elle rejoint sa chambre qu'elle partage avec deux autres filles. Elle ne leur parle jamais. Ellie finit par se dire qu'elle doit faire peur aux filles, à l'inverse des garçons qui ne cessent de la dévorer des yeux dès qu'elle passe dans un couloir et ce quelque soit leur âge. Elle dégage un tel charisme que même certains professeurs se retournent parfois sur son passage, mais la vérité serait plutôt qu'Ellie est sans nul doute la plus belle fille du lycée. Là encore un détail vient la titiller, à savoir son manque de ressemblance avec ses parents. Sa mère a les cheveux blonds et son père est d'un brun chocolat, et tout deux arborent un fier regard marron foncé. Ellie a les cheveux naturellement noirs avec des reflets bleutés et ses yeux sont mordorés. On ne peut pas dire que la ressemblance soit frappante. Peut-être tient-elle d'un illustre ancêtre de la famille, mais personne ne le lui confirmera jamais.
La jeune fille s'allonge sur son lit en poussant un long soupir, encore une journée ennuyeuse et des minutes de vie gaspillées. Ellie ne les compte plus. En quelques minutes, la jeune fille s'endort et après une courte sieste la voilà réveillée par la cloche de l'appel. Elle se lève péniblement, ses cheveux parfaitement lisses et soyeux, comme si elle sortait de chez le coiffeur, n'ont même pas un nœud. Elle se rend dans le grand salon tapissé de papier peint vert émeraude recouvert de lys dorés en guise de décoration, et attend patiemment d'être notée présente.
Mademoiselle Labrin fait l'appel à haute voix : « Catherine Delveaux, Simone de Rigerd, Louis-André-Christophe de Lavalière…. Ellie Varmor. » Ellie répond sur un ton las «  Présente. ». Bien sûr qu'elle est présente, comment pourrait-elle s'échapper de cette prison dorée où l'on trouve des caméras de surveillance dans tous les coins de chaque couloir ? Et pourtant, que ne donnerait-elle pas pour partir d'ici. Goûter au vent frais lui fouettant le visage, la pluie glacée d'automne couler sur sa peau et les éclairs, voir ces magnifiques éclairs illuminer le ciel, puis galoper sur la grève pendant des heures à cheval. Ellie n'est jamais monté à cheval, pourtant elle sait instinctivement que cela lui plairait, le bien être et l'impression de liberté que cela lui procurerait. Que ne donnerait-elle pas pour voler ! Sur un aigle, un condor, un vautour ou même à dos de dragon, quitte à rêver. De plus sans savoir pourquoi, Ellie s'est toujours sentie extrêmement proche de ces créatures. Soudain la voilà retirée de ses pensées par le cri de joie des filles qui s'extasient à l'annonce de mademoiselle Labrin du quartier libre, dans l'enceinte de l'établissement, jusqu'au dîner. Comme à son habitude, Ellie file discrètement à la bibliothèque, remontant à contre courant le flot de jeunes filles en fleurs se dirigeant vers le petit salon pour prendre le thé du soir. La jeune fille rase littéralement les murs puis se met presque à courir pour se retrouver dans son endroit préféré au sein de cette prison : la bibliothèque.

Elle aime cet endroit pour son calme et sa richesse, mais surtout car c'est le seul endroit où l'on peut s'évader pour quelques heures. Ellie a déjà parcouru la moitié de l'immense bibliothèque, s'étalant pourtant du rez-de-chaussé au troisième étage. Elle raffole des livres scientifiques et philosophiques, elle les trouve comiques, mais son vrai pêché mignon sont les livres d'aventures. Il lui arrive de fouiller pendant des heures la moindre parcelle de la bibliothèque dans l'espoir de trouver un de ces si rares ouvrages follement attirants. Les histoires de magie noire, de princes maudits et de chevaliers en détresse ne cessent de l'émerveiller, mais elle aime par dessus tout les créatures fantastiques qui peuplent ces récits dont notamment les dragons. Elle se perd tellement dans ses lectures qu'il lui est arrivé de se faire sévèrement réprimander un soir pour avoir manqué l'appel du dîner. Depuis, Ellie met une petite clochette sur la poignée de la porte qui retentit fortement lorsque les élèves passent en masse, ce qui n'est le cas qu'au moment du dîner, et qui signifie donc la fin de la liberté pour la jeune fille. Elle aurait utilisée la sonnerie du portable si ce dernier n'était pas interdit dans l'enceinte de l'école, la poussant ainsi à trouver cet ingénieux stratagème.

Ellie se mit donc à la recherche d'une juteuse histoire d'aventure à dévorer pendant une heure. Dix minutes plus tard elle s'assoit au milieu de la pièce , énervée. Rien ! Il n'y avait rien qui l'intéressait. Ne se trouvait plus que les livres qu'elle avait déjà lu une bonne dizaine de fois. La jeune fille s'allongea sur le sol en soufflant et en étendant les bras. Le doux murmure du silence qui parvenait à ses oreilles lui faisait un bien fou, elle ferma les yeux.

D'abord le noir. Puis un mot, une phrase, incompréhensible. Soudain une image, nette et précise, parvenue comme une gifle. Une vieille femme allongée sur un vieux planché en bois, un air douloureux sur le visage. Elle crie quelque chose à Ellie en tendant la main vers elle, mais la jeune fille ne parvient pas à entendre ni comprendre ce qu'elle lui dit. Tout devient flou, puis le noir à nouveau. Une autre image ! Un ciel chargé d'éclairs violets, une forte pluie comme Ellie n'en a jamais vu, un vent si fort que certains arbres sont déracinés et que tout ou presque s'envole. Au milieu de se splendide fléau, une silhouette, puis deux, puis dix, bientôt elle ne parvient plus à les compter. Des armures sombres avec une tache rouge au cœur. Qui sont-ils ? Elle ne sait pas, mais son instinct lui dit qu'ils viennent pour elle. Ellie éprouve soudain une peur immense, elle veut détourner le regard mais son corps ne lui obéit pas. Elle entend : « Fuis ! Fuis ! ». Qui lui dit ça ? Elle n'a jamais entendu cette voix. « Fuis ! ». Les hommes sont proches maintenant, ils ont défoncé la porte et sont à quelques centimètres. Elle voit l'un d'eux se rapprocher, il porte un casque orné de piques, la tache rouge sur sa poitrine brille.

Un dragon !

Ellie ouvre brusquement les yeux, elle est étendue sur le sol de la bibliothèque. « Un rêve, pense-t-elle, un cauchemar, encore un. ». Mais celui-là est différent, il était net. Ellie se lève lentement et grimace, engourdie et sa tête lui faisant atrocement mal. Elle parvient à se mettre en tailleur et commence à analyser la situation. Un rêve, un cauchemar, ce n'est pas le premier mais celui-là semblait… réel. Chaque détail est encore précisément ancré dans sa mémoire, sa tête pique comme si sa chair était à vif. Elle se souvient de tout, ce qui n'est pas toujours le cas. La femme, l'orage, les hommes, leurs armures et le symbole, un dragon… un dragon. A ce mot, Ellie frissonne. Sans savoir comment ni pourquoi elle sent, elle sait qu'elle connaît ce dragon rouge. Il lui est familier. La jeune fille se fait la réflexion que le dragon est sans nul doute sa créature magique préférée et toutes ses histoires préférées en parlent. Les dragons. Êtres majestueux et dangereux, fascinant et hypnotisant, elle donnerait n'importe quoi pour en voir un de ses propres yeux. Mais ce dragon là inscrit en cercle au niveau du cœur sur l'armure de cet homme a quelque chose de spécial. Soudain la porte de la bibliothèque s'ouvre violemment et surprise Ellie tourne la tête. Là, madame Vianpant se tient droite tel un piquet, suivit de mademoiselle Labrin et de deux surveillants à la mine sévère. Madame Vianpant est une vieille femme que le temps n'a pas épargné, à la peau sèche et ridée avec des cheveux gris tirés en arrière en chignon. Elle a également des lèvres pincées et de petits yeux noirs de reptiles. Ellie a toujours soupçonné que madame Vianpant devait être vieille fille car, à part avec son horrible chihuahua Marvin, elle n'a jamais donné l'impression d'aimer qui que ce soit. Vu la tête qu'elle faisait, Ellie devina sans peine que s'étend endormie, elle avait dû louper l'appel du dîner.

« Encore vous Mademoiselle Varmor ! », cria la directrice. Ellie allait encore devoir trouver une excuse et cirer les pompes de cette vieille mégère si elle voulait éviter les ennuis. Madame Vianpant rentra dans la pièce d'un pas sûr et déterminé. Elle se dirigea avec colère vers Ellie, lui empoigna le bras avec force et l'obligea à se relever. « Quelle tenue ! Mademoiselle j'en ai assez de vos petits coups de rebelles, ce n'est pas parce que vous êtes une brillante élève que vous pouvez vous croire tout permis ! Cette fois je vais avertir vos parents de votre conduite. ». Ellie se sentait sereine face à cette situation. Il était facile d'amadouer cette vieille bonne femme si on faisait preuve d'un temps soi peu de subtilité et de compliments bien tournés. « Oh madame veuillez pardonner mon attitude, je ne voulais en aucun cas froisser notre si grande bienfaitrice. Voyez-vous j'ai appris par l'un de nos professeurs que vous aviez eu la bonté d'acheter quelques livres de bonnes connaissances et que l'on nous a vivement conseillé de lire. J'étais si absorbée dans cet ouvrage que j'avoue ne pas avoir vu le temps passer. Je reconnais que ma conduite est indigne d'une jeune fille de bonne famille et me voilà peinée de faire du tort à celle à qui je dois tant. », dit Ellie d'un ton plaintif et mielleux. L'effet fût immédiat, l'expression colérique de la directrice se changea en air plein d'aise et de suffisance. La jeune fille cru même apercevoir l'esquisse d'un sourire. Ellie sût que c'était gagné, cela lui fut confirmé lorsque la vieille femme reprit d'un ton plus calme : « Bien vous savez au moins à qui vous devez votre reconnaissance. Je n'avertirai pas vos parents pour cette fois mademoiselle mais vous serez tout de même punie, afin que vous vous souveniez qu'une jeune fille bien élevée ne doit jamais être en retard vous irez donc vous coucher sans dîner. ». Ellie se fichait pas mal de ne pas manger, la nourriture était parfois si infâme qu'il lui arrivait je jeûner pendant plusieurs jours. Cependant, elle voulu assurer ses arrières au cas où cela se reproduirait : « Oh merci madame, d'être si soucieuse de mon éducation et de mes manières. Je ferai tout pour ne plus vous offenser et dirai grand bien à mon entourage et celui de mes parents de l'importance que vous donnez à l'éducation de vos élèves. ». Il en fallut de peu que madame Vianpant explose tant elle semblait remplie d'orgueil. Elle s'en alla suivit de mademoiselle Labrin et des deux surveillants, qui lui firent penser à deux petits chiens qui suivent leur maître partout. La jeune fille eu presque envie de sourire mais les souvenirs de son rêve l'en empêchèrent.

Elle regagna sa chambre après avoir longuement flatté cette vieille peau pour son indulgence et son respect des règles. Cette femme doit vraiment avoir perdu espoir pour se contenter de fausses flatteries. En s'allongeant sur son lit, Ellie repense à son rêve et à cette sensation qu'elle avait lorsque elle pensait au dragon rouge de l'armure. La nuit était tombée, demain se serait la pleine lune mais Ellie ne s'en souciait guère. Elle ne parvient pas à trouver le sommeil. La peur encore logée dans son ventre se fait plus intense à chaque fois qu'elle ferme les yeux. La peur de revivre cette scène et de connaître à nouveau ce sentiment de terreur à la vue de ces hommes. Elle ne ferme pas l’œil de la nuit. Le lendemain, bien que la jeune fille n'ait dormi qu'une demi-heure il n'y a aucune trace de fatigue sur son beau minois. Ellie se leve, s'habille et descend prendre le petit déjeuner. En bas tous les élèves sont assis par rangées et pas un seul ne sort du rang. « Un vrai camp de militaire » pensa notre héroïne. Elle alla s'asseoir à la table des deuxièmes années vu qu'il n'est pas permis de s'asseoir à une table autre que celles de son année. Le repas se passe dans le silence le plus complet au grand bonheur des surveillants et de mademoiselle Labrin. Le petit déjeuner terminé, chacun regagne son dortoir pour se préparer avant le début des cours. Ellie n'a pas grand-chose à faire à part se laver les dents. Une fois sa tâche accomplie, elle s'allonge sur son lit et attend, son esprit complètement ailleurs.


Il fait un temps affreux. Une pluie féroce s'abat dans la cour de l'école, et un vent d'une violence inouïe frappe les arbres et les murs de l'établissement. En classe, quelques timides murmures d'étonnements et d'inquiétude s'élevent dans le silence général. Le professeur d'Histoire monsieur Sylvain, pas le moins du monde inquiet du spectacle qui se déroule à l'extérieur, écrit au tableau les débuts de la Seconde Guerre Mondiale. Ellie, assise au fond de la classe près de fenêtre, paraît complètement absorbée par le déluge du jour. En réalité, même s'il est vrai qu'elle ne prête aucune attention au cours, elle n'a pour une fois aucune attention non plus pour ce qui se passe en dehors de la classe. Les images de son rêve de la veille ne cessent de tourner dans sa tête avec une netteté qu'elle ne parvient pas à comprendre. Pourquoi ce dragon lui parle-t-il tant ? Qui étaient ces hommes ? Et cette vieille femme ? Et plus encore, qui lui avait dit de fuir ? A qui était cette voix ? Pourquoi ces images sont-elles encore aussi nettes et précises ? Ellie n'arrête pas de ressasser ces questions. La matinée passe d'une traite. La jeune fille est tellement ailleurs qu'elle manque de peu de tomber dans les escaliers à la pause de midi. Elle tente tant bien que mal de reprendre ses esprits, en vain. Le soir tombe rapidement et bientôt voilà le quartier libre. Assise sur un fauteuil de la bibliothèque, Ellie a les yeux dans le vide, encore et encore elle voit ce magnifique dragon. Il lui semble si réel, il lui donne l'impression de bouger et d'être vivant. Il ne s'agit pourtant que d'un symbole gravé dans l'armure d'un soldat. Soudain un bruit la fait sursauter. Dehors, une bourrasque de vent fait cogner les arbres contre les carreaux de la salle. Un autre bruit, cette fois Ellie écoute attentivement. Le tonnerre ! La jeune fille se précipite alors dans sa chambre et colle son museau contre le carreaux froid de sa fenêtre. Là, des éclairs bleus et violet éclairent la nuit. Fascinée par ce spectacle, Ellie se souvient soudain de son rêve ; « Il faisait le même temps. ». Au même moment un éclair tombe juste devant la jeune fille. C'est alors qu'il lui semble apercevoir une silhouette, pile à l'endroit où l'éclair est tombé. Ellie ne quitte pas l'ombre des yeux, et celle-ci semble la fixer de la même façon. Un lien invisible se noue alors entre ces deux êtres, Ellie sait. Elle est en danger.



End of Chapter 2


Aucun commentaire: