Les
larmes des Cieux
« Réfléchir
sur le sens de la vie c'est un peu comme se demander pourquoi un
poisson rouge tourne en rond dans un bocal. »
A
cœur ouvert seulement l'esprit nous parle.
Parfois
il m'arrive de m'asseoir au bord des marches et de regarder un ciel
illuminé par des milliers d'étoiles scintillantes. Quand je
contemple un spectacle si impressionnant je me dis qu'il y a
peut-être une raison d'être en vie et qu'un jour le monde cessera
d'être détruit. Dans ces moments là je trouve que vivre est une
bonne chose.
Parfois
je m'imagine dans un futur catastrophe ou tout ne serait plus que
ruine et cimetière. Serai-je encore heureuse d'être en vie si je
vois le monde devenir comme ma pensée me le dépeint ? J'en
doute. Alors je profite de ces rares périodes de calme et de
sérénité, ces petits morceaux d'existence où la vie vous laisse
respirer sans vous accabler de problèmes et de responsabilités. Je
souffre du poison des hommes autant que ceux qui le déverse, et
pourtant j'espère qu'un jour les choses changeront et que ceux qui
ne voient pas la beauté de ce monde en verront une infime parcelle
avant qu'elle ne disparaisse à tout jamais.
Quand
je regarde les étoiles j'ai souvent envie de pleurer ; est-ce
parce qu'elles sont associées à l'au-delà ? Je ne sais pas,
mais bien souvent leurs scintillements sont semblables à des larmes
et à des cris de détresse. Moi je demeure immobile et les regarde
mourir lentement dans ce ciel si sombre à mes yeux. Y a-t-il
quelque chose à faire ? Quand bien même cela ne les empêchera
pas de s'éteindre dans l'agonie du présent. Peu importe les efforts
que nous mettons dans ce combat, nous ne pouvons pas gagner contre
notre propre existence. Pour que les choses s'équilibrent chacune à
une face et un revers, un côté noir et l'autre blanc. Pour
équilibrer la vie il y a la mort, pour la beauté il y a la laideur.
Mais nous sommes les seuls qui les nommons, ou plutôt qui les
différencions. Mais en soi y a-t-il vraiment deux côtés ? Une
chose est un tout comme la vie et la mort ne forment qu'un seul et
même être et sont ainsi indissociables. Quand je vois les étoiles
parfois je pense à un miroir, et parfois simplement à la mort. Je
me dis que je n'aurai aucun regret à mourir en sachant que j'aurai
pu voir une telle chose, que je serai peut-être une des dernières
générations à avoir su contempler la vie.
Ce
soir le ciel est parfaitement dégagé. Les dernières lueurs du
soleil disparaissent, accompagnées des premières étoiles les
remplaçant peu à peu, dernier message, promesse de lendemain.
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