Au son des larmes

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Et il n’exista alors plus aucune mélodie plus belle dans son cœur. Tous ses doutes et toutes ses craintes s’envolèrent au son de la vie. Y avait-il jamais eu plus bel endroit pour mourir ni plus belle musique de fin ?

Elle parvenait encore à entendre le gazouillement des oiseaux, volant dans un ciel limpide et sans tache, mais elle ne les écoutait pas, bien trop absorbée par cette douce et glaçante mélodie. Encore un instant, encore quelques minutes et elle ne la regretterait plus. Elle fermait les yeux, bien décidée à ne plus donner d’attention qu’à ce doux murmure qui parvenait jusqu’à ses oreilles, puissante force de vie et de couleurs. Elle regretterait, elle en était certaine, mais elle ne pouvait s’empêcher d’avoir sommeil et lentement se laissait glisser dans des bras, bien plus grand, bien plus doux et bien plus dangereux que ceux de Morphée. Éternelle chanson, cycle interminable d’aller et de retour à l’origine. Mélodie du vent et du temps, soufflant entre les feuilles des arbres en fleurs, caressant l’eau des rivières et pénétrant dans les chaumières pour répandre sa douce et mélancolique chaleur. Son de vie et de réalité, fille du soleil et de Satan, emmène dans tes bras les restes de cette pauvre poupée brisée par une vie bien trop dure. Encore, petite enfant, chante de tout ton cœur. Une brise s’est levée alors que le soleil n’atteint pas encore ses midi. Il fait bon, l’herbe est verte et les papillons volent en silence, pendant que la mélodie emporte au loin la pauvre âme fatiguée d’une guerrière de la vie tombée au combat, achevée par la musique du temps.